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LA PREVENTION

Prévenir pour empêcher le recrutement d'enfants dans les conflits armés

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La prévention contre l’utilisation des enfants dans les conflits armés est une préoccupation majeure, le premier axe de travail des associations qui font de la thématique des enfants soldats un enjeu majeur. 

 

La prévention pour empêcher le recrutement d’enfants soldats dans les conflits armés doit s’exercer à 3 niveaux d’intervention : international, national et communautaire. 

 

Niveau international : un arsenal juridique

 

Le droit international (Droit international humanitaire, Droit international des droits de l’Homme, Déclaration des droits de l’enfant, Protocoles additionnels I et II de 1977 à la Convention de Genève, Principes et Engagements de Paris en 2007, Principes de Vancouver 2017, …) encadre juridiquement les droits des enfants et interdit formellement le recrutement d’enfants, leur participation directe ou indirecte aux hostilités, et leur détention (qui doit rester un dernier ressort, et d’une durée aussi brève que possible). 

Les atteintes à ces interdictions contreviennent à au moins l’une des six violations les plus graves commises à l’encontre des enfants (condamnées par la Cour pénale internationale) : le recrutement et l’utilisation (considérés comme des crimes de guerre), les meurtres et les mutilations, les violences sexuelles, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, l’enlèvement et le refus d’accorder un accès à l’aide humanitaire.

 

Le Protocole facultatif à la Convention relatif aux droits de l’enfants concerne quant à lui spécifiquement l’implication des enfants dans les conflits armés. Il impose une série d’obligations aux Etats signataires dans le but de mettre fin à un l’utilisation d’enfants dans les forces et les groupes armés. Entré en vigueur le 12 février 2002, il a été signé par une large majorité.  Si plus de ¾ des pays ont signé le Protocole, bon nombre d’entre eux n’ont encore pris aucune mesure concrète pour endiguer le phénomène. Le point de départ d’une stratégie de prévention est donc de faire signer ce protocole à l’ensemble des 168 pays du monde et de rappeler à chacun ses devoirs de ratification et d’implémentation des conditions dans sa législation nationale. 

 

Niveau national : des outils administratifs adaptés

 

Les obligations du pays liées au Protocole facultatif doivent être transposées dans la législation des pays signataires. Ce qui signifie qu’en cas de non respect de règles nationales, le pays s’engage à contrôler/ surveiller / enquêter indépendamment et adopter des sanctions pénales contre les groupes ou forces armées qui recruteraient des enfants. 

 

Par ailleurs, et par souci de transparence, les états sont invités à garantir l’enregistrement universel des naissances. Chaque enfant doit être enregistré à la naissance afin de pouvoir bénéficier d’une identité. Pour y parvenir, l’Etat devrait veiller à ce que l'enregistrement soit gratuit et obligatoire, qu’une administration adéquate soit mise en place pour enregistrer les naissances. 

 

Niveau communautaire : des campagnes de sensibilisation des communautés et des groupes/forces armés

 

C’est sans aucun doute à ce niveau que les associations humanitaires et les travailleurs sociaux locaux peuvent agir le plus efficacement. De par leur présence sur le terrain, ils peuvent développer au sein des collectivités locales des programmes :

  • de renforcement et de sensibilisation des communautés (la pauvreté, le manque d’accès à l’éducation ou à une formation, la discrimination et la vulnérabilité peuvent constituer des facteurs de recrutement facile des enfants par des groupes armés). Seule une communauté renforcée (extraite de la précarité, de la violence, de l’analphabétisme, …) est en mesure de protéger correctement ses enfants des risques d’enrôlement; 

  • de maintien de l’unité familiale et de regroupement familial. Les enfants livrés à eux-mêmes sont des cibles faciles pour les recruteurs; 

  • d’enregistrement des enfants réfugiés et déplacés;  

  • de sensibilisation des commandants des groupes armés aux concepts de Droit international humanitaire.

 

Seule cette approche complète et à trois niveaux permettra de combattre efficacement et concrètement le recrutement d’enfants soldats. 

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