Dès la fin des années 70 et à travers un mouvement nommé Futuwah, les forces armées irakiennes du régime baasiste ont eu recours aux enfants soldats[1].
Ce dernier avait pour objectif de mettre en place une organisation paramilitaire recrutant des jeunes qui ont eu pour vocation de combattre, et ce, notamment durant la guerre Irak-Iran.
Ensuite, dans les années 90 est arrivé à la tête du gouvernement le célèbre Saddam-Hussein ayant mis en place des colonies de vacances militaires pour les jeunes de 10 ans et plus. Durant trois semaines, ces jeunes étaient immergés dans l’idéologie baasiste et apprenaient à manier les armes. A titre d’exemple, les Ashbal Saddam, également nommés les « Lionceaux de Saddam » sont une unité crée par Saddam Hussein au lendemain de la défaite irakienne durant la guerre du Golf. Au sein de cette unité, se trouvaient des enfants ayant entre 10 et 15 ans devant suivre des entrainements qui avoisinaient les 14 heures chaque jour. Derrières ces entrainements se cachaient de multiples volontés, comme celle de les former au maniement des armes et aux combats mais également celle de les désensibiliser à la violence, et ce, à travers différentes techniques (tortures d’animaux, passages à tabac, assister à des scènes de tortures…).
Actuellement nombreux sont les groupes armés du Mashrek recrutant les enfants afin de combattre à leurs cotés. Cependant, celui dont on entend le plus parler est bien évidemment l’Etat Islamique également appelé Daesh pour qui les enfants ont un rôle clé dans leurs conquêtes politique, idéologique et territoriale. Le témoignage marquant de Hasan, un vétéran irakien, qui nous transmet son expérience face à ces enfants enrôlés par l’EI nous montre à quel point ses enfants sont déterminé dans « leur » combat : « « Ce fut complètement traumatisant », raconte le soldat de 40 ans en tirant nerveusement sur sa cigarette tandis qu’il évoque cet enfant, l’un des jeunes kamikazes de l’EI. « Je me suis retrouvé devant des enfants dévorés par la haine. Ils portaient tous des ceintures d’explosifs, tous prêts à mourir. Tirer sur un adulte c’est déjà terrible, alors sur un enfant… Mais nous n’avions pas le choix. » « Ils étaient tous prêts à mourir. Tirer sur un adulte c’est déjà terrible, alors sur un enfant… Mais nous n’avions pas le choix »[2] ».
Il s’agit d’un témoignage parmi des milliers qui raconte la rencontre avec ces enfants instrumentalisés et dépossédés de leur enfance. Même si l’EI n’a plus le même prestige et pouvoir qu’il y a quelques années, il revient à la charge suite au retrait des troupes étrangères sur le territoire ayant été rappelées afin de faire face au Covid-19.
Dans cette actualité chaotique, il est essentiel de faire la différence entre les enfants ayant rejoint l’EI de leur plein gré et ceux qui en ont été forcés (suite à la pression d’autres jeunes, de leur famille ou pour des raisons financières). Cette distinction n’est malheureusement pas d’application dans ce pays où l’âge de la responsabilité pénale est de 9 ans, ce qui devrait être revu bien à la hausse. Ce manque de discernement face à la situation se traduit par des lois qui ne font pas la distinction entre ceux ayant participés activement aux combats et ceux ayant des rôles secondaires tels que les cuisiniers, servants ou encore éboueurs[3].
Ajoutons que nombreux sont ceux poussés aux aveux forcés (voir vidéo Human rights watch https://www.hrw.org/fr/topic/childrens-rights/enfants-soldats) à travers des méthodes très peu concluantes. (Sur le site : souligner, y insérer un lien qui dirige le lecteur vers un autre article- Voir article Middleeast pour quelques infos sur le sujet).
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A la différence de son voisin syrien, l’Irak et ses nombreux acteurs au conflit sont plus ouvert à la discussion avec les instances internationales et nationales, ce qui permet un dialogue donnant l’espoir de changements positifs pour la république irakienne.
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Notons que durant l’invasion de l’Irak en 2003 par les américains, les soldats de la nation ont dû faire face à ces enfants formés au combat et ayant joué un rôle important lors des rebellions qui sont nées par la suite.
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Etat islamique : Qui est-il ?
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L’État islamique (EI), est une organisation terroriste ayant la volonté de créer un État qui s’étendrait du Nord de la Syrie jusqu’aux portes de Bagdad et dont l’acronyme est Daech. Cette organisation est constituée d’un groupe djihadiste sunnite, héritier de la branche d’Al-Qaïda en Irak (AQI) qui viendra s’opposer au président alaouite (religion secrète et initiatique. Proche du chiisme, partisan d’Ali), Bashar al-Assad. ( trop poussé ou je le laisse ?)
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Revenons quelque temps en arrière. Le 11 septembre 2001 représente une date sombre dans l’histoire des Etats-Unis. En effet, à ce moment, le président en place, Georges Bush, affirme que Ben Laden déclara la guerre à l’Occident après avoir perpétué les attentats du World Trade Center ainsi que l’explosion au Pentagone et devient l’ennemi public numéro un. Cette attaque marqua le début de la dernière phase de la guerre d’Afghanistan[4], mais également le début d’une guerre sanglante opposant les Etats-Unis, à l’Irak. L’administration Bush envoya son armée détruire l’axe du mal (Al-Qaeda) dès octobre 2001[5].
Dans cette lutte contre le terrorisme, le gouvernement américain soupçonne Saddam Hussein d’avoir une influence avec Al-Qaeda ainsi que de détenir des armes de destruction massive. C’est sur base de ces soupçons que les Etats-Unis demandèrent l’autorisation d’intervenir sur le sol irakien de la part du conseil de sécurité des Nations Unies. Mais la France, la Chine et la Russie ont décidé d’utiliser leur droit de veto pour empêcher une invasion de l’Irak car il semblerait que les services de renseignements américains ne disposaient pas de preuves suffisantes quant à la présence d’armes de destruction massive en Irak[6].
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Toutefois, l’administration Bush trouva du renfort à l’international et forma la coalition of the willing. A l’aide de 40 autres pays, les Etats-Unis débutent l’opération « Libérez l’Irak » le 20 mars 2003. Après une vingtaine de jours de combats face à la faible armée irakienne, Bagdad tomba aux mains de la coalition. Dès le 15 avril 2003, Georges Bush officialisa la fin de la guerre avec un message clair et précis pour les américains : « Mission réussie ». Saddam Hussein est mort[7].
Il est important de savoir que Saddam Hussein empêchait aux trois communautés irakiennes (chiites, sunnites et kurdes d’Irak)[8] de s’entretuer et parvenait à maintenir une certaine stabilité au sein du pays. En faisant tomber le chef du gouvernement irakien, les Etats-Unis ont donné naissance à une Irak morcelée, qui se détruira de l’intérieur.
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Fin 2006, nous voyons en Irak la naissance de l’Etat Islamique (ancêtre de l’EI actuel), branche d’Al-Qaida, avec à sa tête Abou Omar al-Bagdhadi, tué en 2010 dans un raid irako-américain auquel succédera le 29 juin 2014[9], par autoproclamassion, Abou-Bakr al Baghdadi, qui se détachera de sa filiation avec Al-Qaida[10]. En s’autoproclamant calife, Abou-Bakr al Baghdadi, se dit être successeur temporel du prophète Mohammed, et ainsi chef de la communauté musulmane appelée « Oumma ».
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Un des objectifs de cette organisation est de redessiner les frontières actuelles du Moyen-Orient établies par les britanniques et les français en 1916[11].
Ces nouvelles frontières engloberaient : la Syrie, la Palestine, l’Irak, Israël, la Jordanie et le Koweït[12].
Un acteur clé de ce groupe terroriste est les enfants qui peuvent servir de soldats, d’espions, de messagers, de gardes, d’esclaves sexuel ou encore de boucliers humains.
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[1] Rapport PDF
[4] WIKIPEDIA, Guerre d’Irak [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Irak#Les_forces_de_la_Coalition
[5] UNIVERSALIS, Guerre d’Irak [en ligne], https://www.universalis.fr/encyclopedie/guerre-d-irak/
[6] CERIUM, La Guerre en Irak [en ligne], http://archives.cerium.ca/La-guerre-en-Irak
[7] UNIVERSALIS, Guerre d’Irak [en ligne], https://www.universalis.fr/encyclopedie/guerre-d-irak/
[8] MOINE, A., « Les aspirations à l’État et au califat de l’« organisation État Islamique » », Civitas Europa, vol.38, no. 1, 2017, pp. 127-152.
[9] MOREAU DEFARGES, P., La géopolitique pour les nuls », Paris, Editions First, 2016.
[10]RFI, « Etat islamique: allégeance, soutien, hésitation des groupes africains [en ligne], http://www.rfi.fr/afrique/20140714-etat-islamique-allegeance-soutien-hesitation-groupes-africains/
[11] YOUTUBE, Irak-Syrie : quelle est la portée du califat de l’EII ? [en ligne], https://www.youtube.com/watch?v=WjRrpQAYrR8
[12]ibid.
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